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Découvrons ensemble ce qu’est le Metaverse, et pourquoi il risque de révolutionner totalement notre conception du monde réel.

Je vais essayer aujourd’hui de vous décrire ce qu’est un metaverse, que signifient réalité virtuelle et réalité augmentée, ce que va provoquer l’essor des metaverses, que ce soit sur l’aspect purement technologie (avènement du Web 3.0 par exemple), mais aussi sur des questions plus philosophiques qu’on peut se poser.

Car en effet, si on admet la possibilité que naissent des mondes virtuels, des simulations, alors on ne peut balayer l’idée que nous soyons, à cet instant précis, nous même dans une simulation.

Cela rappelle un article que j’avais publié en 2013, et qui traite de notre notion de la réalité.
On va aller un peu plus loin aujourd’hui !

Afin de vous faciliter la lecture, cet article dispose d’un menu. J’en ajouterai sur les prochains articles également pour vous permettre d’aller directement là ou vous le souhaitez.

Si vous vous êtes déjà penché sur le sujet du Metaverse et de la promesse qu’il nous fait, vous avez forcément vu une référence au film Ready Player One.

C’est tout à fait logique, étant donné que ce film donne un avant goût de ce que pourrait être le metaverse.
Et d’ailleurs, le film n’est peut être pas étranger à cet engouement naissant pour les mondes virtuels.

Pourtant, cela fait déjà plusieurs années que des équipes travaillent à la création d’univers virtuels.

On pourrait citer par exemple Second Life, un metaverse crée … en 2003 !

Néanmoins, à sa sortie, les casque de réalité virtuelle ou de réalité augmentée n’existaient pas encore. Aussi, il fallait se rendre sur un site internet pour se connecter au metaverse.
Et par ailleurs, la qualité des graphiques était, pour l’époque, très interessante, mais malgré tout, peu fidèle à la réalité. Comparer une photo issue de la réalité (et je vais être plus précis: de NOTRE réalité) avec une image issue de Second Life, et vous comprendrez de suite que Second Life est une simulation.

Bref, on était loin de la promesse d’immersion totale à laquelle on pouvait s’attendre.

Mais avant d’aller plus loin, afin d’être certain de parler le même langage, voici deux définitions, peut être grossières mais nécessaires afin que vous compreniez bien cet article et les enjeux, les promesses du Metaverse tel qu’ils se dessinent dans le futur.
Nous allons aborder d’autres définitions dans l’article, mais celles ci sont les bases.

Réalité virtuelle vs. Réalité augmentée

Une réalité virtuelle est une simulation complète d’une réalité, dans lequel vous avez votre propre avatar.

La réalité virtuelle vous coupe de notre monde réel, généralement à l’aide d’un casque qui va couvrir la totalité de votre champs de vision, et vous couper aussi de votre perception auditive.

Néanmoins, votre immersion n’est (à ce jour) pas totale, puisque vous avez conscience d’être dans un monde simulé, et que certains sens sont ignorés lors des interactions avec ce monde simulé (le toucher, l’odorat, le goût…)

C’est à dire que si un objet ou une personne vous touche dans cette simulation, vous ne sentirez pas ce toucher sur votre corps. Il n’est pas impossible que ça change à l’avenir.

Bien qu’à ce jour, la réalité virtuelle s’oriente à recréer fidèlement notre réalité réelle, elle n’y est pas astreinte.

 

D’ailleurs, certains jeux vidéo utilisent la réalité virtuelle, et ne reproduisent pas notre monde, il s’agit de mondes totalement différents.

Contrairement à la réalité virtuelle, la réalité augmentée a pour objectif d’importer des éléments virtuels dans notre propre monde réel.

Lorsque vous jouez à certains jeux, comme Pokemon, sur votre téléphone, votre appareil filme ce qu’il y a devant vous, et incorpore des personnages ou des objets, avec lesquels vous pouvez interagir.

On pourrait citer également les lunettes GoogleGlass qui étaient basées sur la réalité augmentée, ou bien encore des solutions comme le EyeLights: un système qui se connecte dans les casques de moto pour superposer à la vue du motard des informations liées à l’itinéraire, aux appels sur son téléphone, et aux informations liées au trafic routier.

Vous n’êtes donc pas isolé du monde réel, étant donné que le monde réel est la base de cette réalité. Néanmoins, celui ci est enrichis avec des éléments virtuels qui permettent d’augmenter votre perception de votre environnement.

D’où le terme de réalité augmentée.

Le metaverse ?

Si on se base sur l’éthymologie du mot, il est constitué de [meta] qui signifie au delà, après, et de [verse] qui quand à lui fait référence à l’univers (universe en Anglais).

Le metaverse est donc un univers au dela de celui que nous connaissons.
Nous ne sommes bien sûr pas en mesure de créer des univers physiques, mais nous savons créer des univers virtuels, notamment avec internet !

Le metaverse est donc le nom générique que l’on donne (pour le moment) à un univers virtuel, crée par ordinateur, et dans lequel nous serons en mesure de nous connecter et d’évoluer.
Nous y aurons notre propre avatar (c’est à dire la représentation virtuelle de nous-même) et évoluerons dans un univers proche (ou non) de notre univers réel.

Nous pourrons y rencontrer nos amis (réels ou non), partager notre vie (réelle ou non).

Vous le remarquerez, c’est un concept finalement très proche de ce qu’on peut faire déjà sur les réseaux sociaux. Néanmoins, il s’agira là, en plus de proposer ces services, d’y ajouter une immersion totale, en intégrant au final nos 5 sens (toucher, vue, audition, gout, odorat) afin que l’on ai réellement l’impression d’être dans un monde, et oublier finalement que tout ceci… n’existe pas !

 

La question que l’on peut se poser, c’est finalement, pourquoi aurions nous besoin des metaverses, s’ils ne sont qu’une représentation fidèle de notre monde réel ?

Après tout, si un metaverse propose exactement les mêmes choses que ce que nous avons aujourd’hui au quotidien, quelle sera la valeur ajoutée ?

Ce n’est qu’une réponse personnelle, et elle n’engage que moi. Mais une des réponses est liée à notre comportement sur les réseaux sociaux.

Si vous étudiez les profils Facebook, Twitter, Instagram et Linkedin, vous constaterez que les gens se comportent de façon totalement différente dessus.

Et d’ailleurs, on a bien souvent des profils d’abonnés totalement différents également.

Facebook, c’est globalement le réseau social familial, qui rassemble la famille proche, les amis proches.
Instagram, c’est le réseau social « visuel », préféré par les artistes, les créateurs.
Linkedin, c’est le réseau des professionnels.

Vous remarquerez qu’une seule personne peut être sur chacun de ces réseaux, et adopter un comportement totalement différent. On ne montrera pas les mêmes facettes de notre personnalités, ni nos ambitions, ni les mêmes objectifs sur chacun de ces réseaux.

Pourquoi ? 
Parce que ces réseaux ont une sorte de ligne éditoriale, basée sur leur politique mais aussi sur le type de contenu qu’ils propose. D’ailleurs, j’ajouterais que Facebook est bien plus qu’un réseau ‘familial’ mais que c’est une de ses spécificités, comparées aux autres réseaux sociaux.

Je ne vous ai pas parlé de Twitter, et j’ai fait exprès de le mentionner que maintenant.
Twitter n’a aucune ligne éditoriale, il propose des images, vidéos, textes, liens, brefs, il propose tout.

Aussi, tous les profils peuvent se retrouver dessus. Ce n’est pas le réseau des geeks (plus maintenant, en tout cas), ni celui des mères de famille, ni celui de la fameuse ménagère de 50 ans, ni des entrepreneurs, c’est le réseau de tout le monde. Et tout le monde a le droit de choisir le nom qu’il veut dessus, contrairement à Facebook qui tente (avec succès ou non) de vous faire renseigner votre vrai nom, et votre vrai prénom.

C’est pour cela que vous trouverez sur Facebook des gens qui donneront une opinion construite et travaillée, des critiques élaborées, parce qu’on sait qui ils sont.

Sur Twitter, vous n’êtes qu’un pseudo, et vous n’avez plus de barrières sociales ou autre pour dire ce que vous pensez. C’est ainsi qu’on retrouve des trolls, des gens qui y écrivent haut et fort ce que la société de tous les jours condamnerait. La culture du pseudo donne aux abonnés de Twitter un sentiment d’impunité.
Et cette impunité, portée par l’anonymat (très relatif, il faut quand même en être conscient), permet aux gens d’être tels qu’ils sont réellement, c’est à dire sans le masque qu’on porte chaque jour pour être socialement acceptable.

Twitter abolit les filtres qu’on impose à notre quotidien. Je ne vais pas faire une étude plus poussée pour le moment, ce n’est pas l’objet de cet article, mais vous constaterez que notre comportement, les facettes de notre personnalités sont affichées ou cachées selon le réseau sur lequel nous nous exprimons.

 

Quelle est la valeur ajoutée d’un metaverse sur le monde réel ? 

Nous pourrions y être tout ce que les réseaux sociaux actuels divisent en nous. En sommes, nous y serions tels que nous sommes réellement, avec nos qualités, nos défauts, nos vices, nos vertus. Le masque qui nous cache à la société pour paraitre moralement acceptable n’existera plus.
Et ça, c’est très très interessant si une entreprise veut étudier le comportement humain dans sa globalité.

Justement, ce dernier point, abordons le…

Tout d’abord, ne donnons pas à César ce qui ne lui appartient pas.
Facebook, et désormais sa maison mère Meta, ne sont pas à l’origine des metaverses.

Ce nom a été particulièrement bien choisis, certes, et montre les ambitions de l’entreprise, mais comme vous l’avez vu plus haut, les metaverses existent depuis déjà bien longtemps.

Pourquoi un soudain engouement pour les metaverses ?

Et pour répondre à cette question, je vais d’abord vous parler d’un sujet qui semble totalement différent, et qui rejoint pourtant l’un des objectifs de cet intérêt grandissant.

En 2017, Amazon crée un séisme dans le monde de la grande distribution, en rachetant la marque Whole Food.
C’est un séisme parce qu’Amazon, qui a commencé en vendant des livres, s’est ensuite développé en vendant absolument tout et n’importe quoi, qu’il s’agisse de meubles, d’electroménager, d’informatique, d’électronique.
Et soudain, il achète une société de grande distribution.

Ce n’est pas si étonnant lorsqu’on sait la part de dépenses des ménages dans l’alimentaire (évidemment) et c’est donc un marché juteux dans lequel Amazon veut avoir sa place.

Mais ce n’est pas le seul objectif. Après le rachat, et vous en avez certainement déjà entendu parler, Amazon a proposé également des magasins de vente dans lesquels il n’y avait pas de caisse.

Ils ont développé des chariots, comme les caddies, sauf que ces chariots reconnaissent les articles que vous déposez dedans, les comptabilisent, et ensuite, il ne vous reste qu’à payer, depuis un écran situé sur le chariot.

Et ça va encore plus loin: le chariot est en mesure de déterminer précisément dans quel rayon vous êtes, à quel endroit vous ralentissez, les produits que vous prenez en main, même si vous les reposez en place, et ne les achetez finalement pas.

Est ce que vous imaginez la portée des informations qu’Amazon récupère grâce à cela ?

Le groupe ne se contente plus d’analyser les comportements sur son site web, il peut désormais mesurer, compiler et analyser le comportement des gens dans leur quotidien, quand ils font leurs courses. Vos déplacements, vos hésitations, vos achats, tout est enregistré avec cette méthode, et par conséquent, Amazon peut dès lors établir des profils de consommateurs très précis selon les pays, les régions. Il peut également établir un profil unique d’acheteur, pour chacun de ses clients, et mieux cibler sa technique de vente, au cas par cas.

Amazon, à l’image de Facebook, Apple, Microsoft, bref, des autres GAFAM, aime savoir ce que vous faites lorsque vous êtes sur leur site.

Vous avez mis un article dans votre panier, puis vous le retirez: Amazon le sait, et cela lui sert (entre autre) pour établir votre profil psychologique. Est ce que vous êtes du genre compulsif, est ce que vous doutez, etc… Mais cela va encore plus loin.

Si vous êtes sur Facebook et que vous regardez une vidéo, puis une autre, que vous allez sur une page, que vous visitez un site web dont le lien était sur facebook, ils le savent. De même, Meta (la maison mère) peut donc définir un profil unique pour chaque utilisateur, et cela va très loin (oui, encore).

Google, Apple, Amazon ont déposé chez beaucoup d’entre vous des petits boitiers connectés, les google home, Homepods et autres, que vous commandez avec la voix. L’appareil écoute en permanence, en attendant d’obtenir le mot clé qui leur permet d’intéragir avec vous. Mais ils vous écoutent, tout le temps.

Si vous êtes identifié lorsque vous les appelez, lorsque vous ne le faites pas, vous êtes anonyme. Mais l’appareil écoute. Il sait quand vous rentrez, quand vous partez (dont il sait, selon la récurrence, si vous avez un travail), quand il y a plusieurs personnes, il peut techniquement reconnaitre ce que vous faites au son que vous produisez: si vous faites le ménage, la cuisine, si vous faites une soirée entre amis, si vous êtes en train de vous doucher, vous raser, faire l’amour (seul ou avec quelqu’un, ou plusieurs personnes), vous disputer, …

Selon ce que vous achetez, ce que vous regardez, ce que vous vivez, et comment vous vous comportez, ces grands groupes peuvent définir votre profil, et cela d’une façon très, très précise.

Aucun doute qu’en étudiant votre comportement, ils savent donc si vous êtes en couple, marié, votre orientation sexuelle, l’état de vos finances, vos habitudes de consommation, vos vices, vos qualités, vos défauts, et même vos secrets.

Et ça, c’est une mine d’or. C’est probablement le marché le plus juteux de tous les temps. Vous n’imaginez pas à quel point vous valez de l’argent !

A présent, je repose la question, et vous avez une partie de la réponse: Pourquoi un tel engouement pour les metaverses ?

Le seul fait que Facebook, avec sa réputation quand à la collecte des données privées, décide de nommer sa maison mère « Meta » vous donne une idée de l’objectif…

 

Il s’agit probablement là de l’objectif principal.
En effet, on pourrait avancer d’autres raisons à l’émergence des metaverses, mais ils ne sont pas tous aussi pertinents (pour le moment).

La manne financière qu’ils vont apporter

Au dela de l’étude des comportements humains et sociaux, à très long terme, il ne fait aucun doute que les metaverses seront sources d’importants profits, et je vais en donner les raisons juste après.
Néanmoins, pour le moment, c’est un investissement sans bénéfices, car la technologie pour les rendre viables n’existe pas encore, et donc, les développements des metaverses se font actuellement à perte: beaucoup beaucoup d’investissement financier sans retours pour le moment.

C’est d’ailleurs pour cela que seules les entreprises qui ont les reins assez solides pour dépenser sans compter s’attèlent à la création des metaverses, à savoir Apple, Google Alphabet, Facebook Meta, Amazon, et Microsoft.

C’est un peu embêtant car ces entreprises créent actuellement le futur du metaverse avec leur vision propre: il n’y aura donc pas de neutralité dans les metaverses, ils seront à l’image de leur concepteurs.

Cela va poser quelques questions, notamment de neutralité. Ces mondes seront des mondes privés, disponibles au sein d’un monde ouvert (internet). La neutralité du Net ne s’appliquera donc pas nécessairement dans ces metaverses.

Par ailleurs, vu la taille de ces metaverses, aussi bien sociale que technique, certaines parties d’internet vont donc se trouver totalement privatisées. Et ça, je vous en parle par la suite, dans l’avènement d’internet 3.0 (s’y rendre directement)

Pourtant il y a peu, disons une dizaine d’année, l’arrivée des objets connectés et de leurs ecosystèmes n’avait pas vraiment eu l’adhésion des consommateurs.

Le développement fulgurant de l’informatique, le web 2.0 et l’internet des objets, ont déjà bien entamé notre immersion dans les mondes virtuels.

Quand on sait que Facebook possède des milliards d’utilisateurs à travers le monde, on comprends bien qu’il existe in attrait de la part des produits utilisateurs pour un besoin qui n’existait pas auparavant.

S’il n’existe pas de besoin, il faut le créer. 

Forts de cette expérience, les GAFAM ont bien l’intention de créer un nouveau besoin pour l’utilisateur. C’est d’une logique implacable, et je ne me fais pas un grand prophète en vous disant que les metaverses fonctionneront et rapporteront des milliards.

Parce que les gens veulent être comme ils le souhaitent, qu’ils veulent oublier leur quotidien en s’isolant dans un endroit où ils se sentiront puissants et en sécurité. La base de tout, c’est vous, moi, votre voisin, le parfait étranger, l’inconnue que vous croisez chaque matin en allant au travail, c’est adapté à tout le monde, il y aura de la place pour tout le monde, donc ça plaira à tout le monde.

 

Pour les raisons exprimées dans cet article, cela semble EVIDENT.
Et ces entreprises n’investiraient pas des milliards en R&D (Recherche et Développement) dans la création de cette technologie si eux et leurs actionnaires n’y croyaient pas fermement.

Lorsque j’ai travaillé pour Violet, au début des années 2010, les objets connectés n’étaient qu’une vague idée portée par quelques uns (des visionnaires, il faut bien le reconnaître) et qui n’avaient qu’un nombre limité d’adhérents.

Violet, c’est la société qui a donnée vie aux Nabaztags.
Les nabaztags (lapins en Arménien) étaient de petits robots équipés d’un haut parleur, d’un micro. ils répondaient aux commandes vocales, ils donnaient la météo, la qualité de l’air, et avaient leur propre personnalité, en prenant parfois la parole pour exprimer leur sentiment du moment.

Comment ne pas faire le rapprochement avec les enceintes connectées d’aujourd’hui et dont je parle un peu plus haut ?

Et pourtant, techno trop nouvelle, balbutiante, les gens n’ont pas adhéré, ils n’étaient pas prêts.
Si Nabaztag était sorti 5 ans plus tard, vous en auriez tous chez vous.
En 5 ans, les objets connectés ont envahi notre quotidien. Rendez vous compte de l’évolution si rapide de la technologie, mais aussi et surtout de notre mode de consommation ?

Par conséquent, discuter du business modèle et de la viabilité des metaverses dans le futur, il ne fait aucun doute que ça fonctionnera.

Vous verrez que pour beaucoup, ils seront gratuits.
Evidemment, puisque comme je vous l’ai expliqué plus haut, le produit à vendre, ce ne sera pas le metaverse, ce sera vous !

La barrière technologique et ses évolutions à venir

On ne crée pas un univers en un claquement de doigt, même s’il n’est que virtuel et pour beaucoup de raisons.
Les études préalables sont déjà une première source de travail très chronophage, mais on peut considérer qu’à ce jour, ces études sont déjà abouties et terminées.

Nous en sommes au stade du développement, et c’est là que les choses bloquent fortement.

Si nous voulons un metaverse fiable et cohérent, il doit être réaliste visuellement, proposer des services tels que ceux que nous utilisons dans notre quotidien. Trois critères parmi bien d’autres, mais trois critères qui sont un véritable casse tête.

Dans les metaverses, vous aurez premièrement une vision très réaliste de notre réalité. Cela implique un nombre totalement délirant de serveurs qui seront en mesure de générer des décors, des ambiances, des saisons, des cycles de jour et de nuit, et cela pour des milliards de personnes simultanément.

Reprenons facebook: le réseau social affiche des pages dynamiques selon l’étude de vos préférences, les publications de vos amis, de vos idoles, etc…

Il le fait pour 2,91 milliards de personnes qui s’y connectent. Rien qu’en France, nous sommes 40 millions à nous y connecter.

Pour ce faire, Facebook utilisent 30 000 serveurs, répartis en 9 bâtiments de datacenters à travers le monde, dans une surface totale de 42 7354 m², c’est à dire 3 stades de France, et je ne parle qu’en superficie, je n’évoque pas la hauteur.

Et il ne s’agit que d’afficher des pages web dynamiques.

Or, là, ce sont des environnement graphiques complets qui devront être générés, en temps réel, pour chaque utilisateur. La puissance de calcul nécessaire n’existe tout simplement pas à ce jour.

A cela, on ajoute la possibilité pour les avatars (donc nous) d’acheter une portion de terrain dans le multivers pour y faire construire sa maison (oui oui), en somme, avoir son espace privé, et s’assurer que ce qui est acheté dans ces metaverses sera conservé de façon perenne, donc disposer d’espace de stockage suffisant pour tout le monde.

Bref, la technologie actuelle ne permet pas de créer des metaverses, et c’est donc aussi un des points de développement des entreprises: faire évoluer la technologie pour que tout cela devienne possible.

La création des metaverses va donc obligatoirement booster l’innovation technologique, et de nouvelles technologies vont voir le jour. Ce qui est plutôt ironique quand on sait qu’actuellement, on rencontre de grandes difficultés à s’approvisionner en composants. Ceci explique peut être aussi que les GAFAM réfléchissent (et c’est déjà bien entamé pour Apple) afin de construire eux même les puces dont ils auront besoin demain

Il y a également un autre point qui nécessite une évolution immédiate et radicale: internet !

A la base, internet 1.0 ne permettait d’afficher qu’une page web statique.
Avec l’arrivée des objets connectés, on a vu arriver Internet 2.0, c’est à dire l’internet des objets, des espaces persos (blogs), des pages dynamiques, le cloud, le BigData, les espaces sécurisés…
Les metaverses vont, dans cette suite logique, nécessiter une nouvelle ère d’internet: le web 3.0.

Le web 3.0

En réalité, le web 3.0 ne vient pas de débarquer comme un cheveu sur la soupe.
Cela fait des années qu’il est en développement et nous sommes déjà en transition du web 2.0 vers le web 3.0
A lui seul, le web 3.0 mériterait un article dédié, mais voici tout de même une description qui devrait vous aider quand à la nécessité d’avoir un web 3.0 pour les metaverses.

Le Web 1.0 comportait des pages statiques. Il n’y avait aucune interaction avec les internautes. Ces pages s’affichaient de la même façon et pour tout le monde.

Le web 2.0 a changé cela: les pages sont dynamiques, et les contenues peuvent varier selon les habitudes de consommation de l’internaute.
Prenons l’exemple d’Amazon: en fonction de vos achats, les suggestions d’articles vont évoluer pour proposer des articles pertinents, en fonction de vos gouts.

Cette « personnalisation » du contenu est régie par des algorithmes qui analysent votre comportement, vos achats, et émettent des suggestions, parfois pas très pertinentes, il faut bien l’admettre.

Internet 2.0 utilise ce qu’on appelle des systèmes centralisés. Imaginez l’analogie avec votre banque. Si vous payez avec votre carte bancaire, c’est votre banque qui va autoriser ou non le paiement. Tous vos paiements sont centralisés et validés au même endroit.
Votre argent est stockées à un seul endroit.
Le comportement d’internet est un peu similaire: les flux passent par des sites stratégiques, comme des organismes centraux.

Or, les crises financières qui ont ébranlé le monde dans les années 2000 ont bien montré qu’une défaillance dans un organisme central avait des répercutions sur tous les utilisateurs de cet organisme. Non seulement ces crises ont entamées la confiance des clients envers les banques, mais certains se sont retrouvés du jour au lendemain sans ressources, alors qu’ils pensaient que leur argent était en sécurité.
Crise financière, perte de confiance, le modèle centralisé à montré ses limites, et internet 3.0 tend à s’émanciper de ces structures centrales, pour assurer un fonctionnement optimal, plus rapide, et plus pertinent de ses données et de leur accès.

En s’affranchissant de la centralisation, les données du BigData ne seront plus analysées dans des serveurs centraux, mais analysées partout où elles seront disponibles (sur votre ordinateur, sur des sites web, des forums, des metaverses, etc…), en temps réel, grâce à des algorithmes bien plus performants, faisant appel à l’Intelligence Artificielle, pour proposer des contenus encore plus pertinents, et encore plus rapidement.

Et pour boucler la boucle, internet est aussi un espace d’affaires. Les paiements sont gérés par des banques. Vous achetez sur internet, c’est votre banque qui valide le paiement, comme dans la réalité.

Or internet 3.0 tend à utiliser les blockchain pour effectuer tout type de transaction (bancaire ou non), permettant ainsi la décentralisation de tout organisme décideur.

Les internautes seront tous un maillon de la blockchain. Ainsi, les transactions ne seront plus validées par une banque physique, mais par la blockchain, donc une plus grande fiabilité, une décentralisation, et une vérification très rapide de la validité de la transaction pour les clients / vendeurs.

Pour conclure, le Web 3.0 généralisera le principe de décentralisation expliqué plus haut: aujourd’hui, pour accéder à un contenu sur internet, vous passez par des serveurs. Or, comme pour les banques, si un de ces serveurs tombe en panne, vous êtes privé du contenu qu’il possède. Le Web 3.0 tend à supprimer ce serveur, en répartissant les données sur bien plus de machines, notamment la vôtre, afin que si la donnée du serveur n’est plus accessible, et bien les clients qui ont besoin de cette donnée la réceptionneront depuis… votre ordinateur.

Il n’y a donc plus de relation client-serveur, chaque client est également un serveur. Tout est décentralisé. La blockchain assurera la sécurité de la donnée, en permettant son transfert sans que vous n’y ayez accès, et ce même si la donnée est transmise par votre ordinateur. Ce sera d’ailleurs totalement transparent pour vous.

N’oublions pas non plus l’avènement, via l’internet 3.0, de la réalité virtuelle, et c’est là que les metaverses vont exploser, en proposant donc une nouvelle dimension d’échange et de création de contenu pour les internautes.

C’est une révolution majeure, certes, mais elle n’est pas si étonnante, sachant que le père de l’internet 1.0 avait, de toute façon, prévu son arrivée.

La réalité face aux simulations

Pour conclure cet article, nous avons abordé l’aspect fonctionnel et technique des metaverses, mais on ne s’est pas penché sur l’aspect philosophique.

En effet, l’IA va évidemment travailler au fonctionnement du metaverse. Et dans ces metaverses, il y aura des avatars qui pourront, un jour, disposer de leur propre discernement, de leur propre intelligence.

Or, ces avatars n’auront aucune idée de l’existence de ce metaverse. Il ne s’agira pour eux que de leur monde bien réel. Il s’agira de leur propre réalité. Et nous seront en mesure de créer des êtres que l’on pourra considérer vivants, au sein d’un monde totalement virtuel.

Ce qui intrigue les scientifiques, c’est que nous serons un jour en mesure de le faire, et que si nous sommes capable de créer des mondes, dans lesquels des avatars évoluent, sans avoir la moindre idée que leur monde n’est que virtuel, alors nous ne sommes pas non plus en mesure de dire si notre monde à nous n’est pas la simulation virtuelle d’un autre monde.

C’est une question qui est prise de plus en plus au sérieux, et qui me rappelle un film, très bien fait, appelé « Passé virtuel », sortit en 1999, et  dans lequel un homme se rends dans un metaverse crée par un scientifique, afin de résoudre l’enquête sur son meurtre.

Il s’agit d’un metaverse dans lequel est reconstitué le monde des années 50, et cette enquête va bouleverser la vie de cet homme, pour deux raisons principales que je vous laisse découvrir.

Si vous regardez ce film, vous comprendrez pourquoi ces deux événements majeurs dans le film ont de quoi poser question dans notre propre réalité.

Vous avez des questions, ou vous voulez réagir suite à cet article ?

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Amen0thes
Amen0thes
Je suis un passionné d'informatique, mais aussi de sciences, notamment d'astrophysique et d'astronomie. Je réalise des créations numériques de toute sorte (musique, vidéo, photo, photoshop, after effect, créations 3D sous Blender). Quand il fait beau, je sors le drone, je quitte la salle de sport pour courir dehors (même si je déteste courir), et je suis amateur de moto. Et quand il pleut, j'apprend la guitare. Geek ascendant Nerd.

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