Le retour de la NabzRadio
26 novembre 2017Le custom final du bureau sur le thème World of Warcraft
4 décembre 2017Dans le cadre de mon activité professionnelle, j’ai été confronté à la problématique des drones en ville.
J’ai eu l’occasion de vous parler des drones dans un article précédent, et j’ai pu constater des dérives dans l’utilisation de ces appareils, dans ma ville, il y a quelques temps.
A ce jour, il existe bien une législation pour encadrer l’utilisation des drones, mais elle doit être adaptée à la démocratisation du phénomène, et l’augmentation de son utilisation par des amateurs. C’est justement ce qui se prépare pour l’été 2018.
Face aux survols en zone interdite qui ont eu lieu dans ma ville, j’ai été amené à contacter la délégation locale de la Fédération Française d’Aeromodelisme. Après tout, je me suis dit que s’il existait quelqu’un qui maîtrisait les aéronefs dans la région, c’était bien la FFAM. Mieux, je pensait pouvoir identifier la personne qui s’amusait à voler dans le centre ville, au dessus… D’une prison !
Seulement j’étais très loin d’imaginer la conversation hallucinante que j’allais avoir au téléphone…
Je suis en contact avec le Président de la délégation locale.
Ce dernier me précise qu’il refuse toute demande d’adhésion à sa délégation des dronistes (les pilotes de drones) au motif que les dronistes donnent une mauvaise image des pilotes d’aéromodélisme. Mieux, il déclare considérer que l’utilisation des drones est un phénomène de mode, qui s’essoufflera, et qu’il ne juge donc pas nécessaire d’accepter ces pilotes en herbe.
Comment un Président de délégation peut-il porter ce genre de propos :
- Si les « dronistes » donnent une mauvaise image des pilotes d’aéromodelisme, la meilleurs solution ne serait pas de se placer en victime mais de devenir acteur des choses en travaillant à améliorer cette image. Cela passerait par la sensibilisation des dronistes aux dangers et à la réglementation, et donc nécessairement à les accepter comme licenciés de la Fédération.
- Considérer que l’utilisation des drones est un phénomène de mode est presque révoltant d’amateurisme : Les drones sont de plus en plus perfectionnés et de moins en moins chers. Rendez vous dans les rayons des magasins pour Noël : vous verrez des rayons entiers de drones et d’aeronefs similaires. Allez à Boulanger, Darty, vous trouverez des drones. Les utilisateurs de GoPro (inutile de vous parler de la popularité des produits de cette marque) achètent le drone de chez GoPro pour y brancher leur caméra. Dès lors, le phénomène n’est plus un phénomène de mode, mais un phénomène de société à prendre en compte. C’est presque irresponsable de porter ce genre de propos. La encore, accepter les dronistes permettra d’encadrer leur utilisation de ces appareils.
- Le drone civil va toucher bien plus de monde que le cercle des fan d’aeromodelisme : on verre bientôt plus de pilotes de drones que de fan incontestés qui construisent leurs propres aeronefs. Il y a un interet financier pour la FFAM non négligeable.
- La législation qui va sortir en 2018 pour l’utilisation des drones va imposer à tous propriétaire de drones de suivre une formation (un peu comme un BSR pour les cyclomoteurs). Qui va dispenser cette formation si ce n’est la FFAM avec ses prises de position plus que délirantes ??
Et la encore, il y a un interet financier pour cette Fédération…
Au final, j’ai eu le sentiment que j’avais des professionnels qui étaient à 1000 km de la réalité du terrain aujourd’hui, et cela touche clairement le professionnalisme de cette organisation.
A la fin de la conversation téléphonique, j’avais ce sentiment, moi, « droniste » amateur, d’être le pestiféré de services, sur qui la FFAM donne des coups de baton en m’accusant de salir l’image de ses licenciés, alors même que les prises de position, notamment de cette délégation, est exactement ce qui entâche cette image, et rien d’autre.
J’ose espérer que cette prise de position relève d’un point de vue isolé, au risque que les mauvaises utilisations des drones s’amplifient, puisqu’il n’y aura aucune organisation locale pour sensibiliser les pilotes. Et cette fois, la FFAM devra faire face à ses responsabilités dans cette dérive.