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25 juin 2018Jarvis et Cérébro : Episode 2. Les Bases
12 juillet 2018Comme vous avez pu le lire dans les articles précédents concernant l’évolution de nos serveurs, Jarvis et Cérébro font peau neuve pour passer respectivement à leur nouvelle version 3 et 2.
Dans cette première partie, je vais vous parler du choix matériel que nous avons fait, ainsi que des modifications qu’un des serveurs subira.
Pour Jarvis nous sommes donc partis sur un HP Proliant DL380 G7 et un DL165 G7 pour Cérébro.
A l’heure actuelle, Jarvis et Cérébro sont montés en tant que serveurs dans des tours classiques d’ordinateur avec des composants (carte mère, processeur, RAM et disque) classiques également.
Pourquoi changer ?
Nous avons décidé de changer pour principalement 2 raisons.
La 1ère est qu’avec le temps les médias sont devenus de plus en plus lourds en terme de taille de fichier et de puissance, nécessaires au traitement.
La 2e raison est simplement que le matériel actuel n’est pas conçu pour fonctionner 24h/24 et 7j/7.
Mais il faut savoir que même si un serveur est prévu pour cet usage, c’est sous certaines conditions.
Généralement, les locaux dédiés aux serveurs sont équipés de la climatisation et, en fonction du nombre et du type d’équipement, il peut également y avoir des filtres et des assècheurs d’air.
Tout comme les ordinateurs, ils n’aiment pas trop avoir chaud et aiment encore moins la poussière et l’humidité.
Pourquoi des HP Proliant ?
Dans le monde des serveurs, il existe plusieurs marques, parmi lesquels Dell, HP, IBM, Cisco, etc…
Mais notre choix s’est porté sur HP et ses Proliant, présents en grand nombre en occasion sur des sites de ventes en ligne et également parce que personnellement, j’ai déjà travaillé sur ce type d’équipement.
Mais quelle est la différence du point de vue matériel ?
Un serveur a un fonctionnement quasi identique à celui d’un ordinateur, sauf qu’un ordinateur est fait pour plusieurs utilisations dont la bureautique, le montage vidéo ou les jeux. Il dispose de plusieurs types de connectiques (USB, écran, etc.). Les serveurs sont quand à eux plus limités: 1 à 2 ports USB pour le clavier, une sortie vidéo et plusieurs connecteurs réseaux.
Les serveurs sont principalement destinés à deux types d’utilisations :
- Logique : équipés de plusieurs processeurs ou plusieurs processeurs graphiques, ils serviront principalement à effectuer des calculs.
- Stockage : équipés de plusieurs disques durs, ils n’ont pas besoins de beaucoup de puissance de calcul, ils ne serviront qu’à stocker des données.
Dans les deux cas, la cartes mère d’un serveur dispose de bon nombres de slots de mémoire RAM: plus il y a de processeurs plus il a de slots: en général 6 à 9 slots par processeur.
La carte mère peut également avoir plusieurs ports pour les alimentations. Ces alimentations, dites PSU, existent en deux versions: fixes où redondantes.
Deux alimentations en redondance sont indépendantes, ce qui permet d’en remplacer une (en cas de défaillance) sans mettre hors service tout le serveur.
Sur un serveur, les ports Ethernet ne fonctionnent pas comme sur un ordinateur standard: le serveur peut utiliser un port uniquement pour l’envoi ou la réception de données.
Dans une grande majorité des cas, il y à 4 ports: 2 pour l’envoi de données et 2 pour la réception. Cela permet d’avoir des vitesses de communication assez élevées.
Dans certains cas, la fibre optique peut également être utilisée pour avoir des vitesses encore plus élevées.
Sur certains modèles, comme nos HP Proliant, il peut y avoir un port Ethernet réservé: c’est le ILO.
Cette fonction permet de déporter les commandes principales du serveur (allumer, éteindre, reboot) mais également d’avoir les informations principales concernant l’état du serveur.
En général les serveurs sont au minimum dans un local dédié si ce n’est dans un bâtiment, donc il faut bien avoir un minimum de contrôle à distance et pouvoir visualiser l’état à distance.
Concernant la carte mère, du coup vous l’aurez compris, on peut y mettre plusieurs processeurs et tout autant de RAM. Pour le reste des connectiques, ne vous attendez pas à trouver des ports SATA.
Sur les dernières générations, le plus souvent, le seul port SATA présent sert uniquement au lecteur DVD.
Un seul port SATA ?
En général il n’y a plus d’un port SATA, les disques durs sont reliés à la carte mère en SAS (ou SCSI sur les générations précédentes).
Dans notre cas, c’est du SAS. Le SAS est similaire à du SATA. les connecteurs sont d’ailleurs très ressemblants. La seule grande différence est la vitesse de transfert.
En SAS, c’est comme s’il y avait deux ports SATA sur le même disque: la vitesse de transfert est donc doublée.
Mais les serveurs existent aussi au format tour, non ?
Oui les serveurs existent sous 3 formes: les tours, les racks et les lames.
Par la suite, nous voulons investir dans une petite armoire serveur, pour vraiment regrouper tout notre équipement. Du coup le format tour ne nous intéresse pas vraiment.
Reste encore les lames (ou Blade), qui sont des serveurs ultra compacts qui se montent dans des petites armoires rackables.
Plus destinés à une utilisation logique, ils sont également beaucoup plus chers.
Et oui, c’est cher. Après, bien entendu, en temps normal, ce n’est pas ce type d’équipements que l’on utilise couramment en usage domestique.
Les serveurs que nous avons pris sont d’occasion. En neuf, cela reviendrait beaucoup trop cher. Pour vous donner une idée de prix pour les 2 serveurs que nous avons pris, en neuf, ça serait de l’ordre de 3 à 4000€
Du coup la concrètement, vous allez avoir quoi ?
Nos serveurs sont au format rack. Ce format est prévu pour le montage en armoire.
Dans ce format, les dimensions sont standardisées.
La largeur reste la même (48.2 cm) et la hauteur s’exprime en « U » (1U = 4.4cm). Seule la profondeur peut varier d’un constructeur à l’autre.
Pour Jarvis nous sommes donc partis sur un Proliant DL380 G7 avec les caractéristiques suivantes :
Serveur format 3U, 2 Processeurs INTEL Xeon E5620 2.6 GHz
6 Barrettes RAM de 4Go en DDR3 pour un total de 24Go
2 Alimentations de 460W chacune
Ce modèle à deux variantes: il existe avec 1 baie 8 disques de 2.5 pouces et 1 façade avec lecteur DVD, ou 2 baies de 8 disques de 2.5 pouces sans lecteur DVD.
Le modèle que nous avons pris était de la première variante. Du coups, nous avons commandé une 2e baie pour passer à un total de 16 emplacements pour disque dur.
Mais pour ce faire, on a du également commander une carte contrôleur SAS pour la 2e baie. La 1ère étant gérée par le contrôleur natif présent sur la carte mère.
Cette petite modification nous permettra d’avoir 15 disques disponibles pour notre stockage, le 16e disque est réservé pour le système d’exploitation.
Pour les disques, nous n’allons pas utiliser des disques SAS mais des SATA, les similarités dans les connectiques nous permettent de le faire.
Attention il est possible de monter du SATA sur du SAS, l’inverse n’est possible seulement qu’avec un adaptateur. Le seul inconvénient est qu’on se retrouve bridé à la vitesse du SATA.
Pour le reste de la config tout sera expliqué dans la partie « SOFTWARE ».
En cas de besoin, il nous reste 12 slots RAM de libres, mais normalement les 24 Go déjà présents devraient suffire. Concernant la partie alimentation, si jamais, on pourra également en remplacer une pour une plus puissante.
Pour Cérébro, nous sommes donc partis sur un Proliant DL120 G7 avec les caractéristiques suivantes :
Serveur format 1U
1 Processeur INTEL G645 2.9 GHz
4 Barrettes RAM de 4Go en DDR3 pour un total de 16Go
Avec 4 emplacements pour disque dur de 3.5 pouces. Pour le coup, ça nous arrange, car dans les deux serveurs actuels, ce sont des disques 3.5 pouces qui sont utilisés.
Comme pour Jarvis 3, des disque SATA qui seront utilisés.
Pourquoi ne pas prendre des disque SAS ?
Tout simplement à cause du prix et de la capacité. Que ce soit en neuf ou en occasion, ces disque sont relativement chers. Par ailleurs, en 2.5 pouces la plus haute capacité est de 1.2 To.
Pour info, un disque en 2.5 pouces de 1To côute 400 à 500€ tandis qu’un SATA standard de même capacité coûte 40 à 80€.
Nous avons trouvé des disque SAS d’occasion sur un site marchand, le tarif est aux alentours de 100€, mais personnellement ce n’est pas le genre de composant que j’aime acheter en occasion …
Pourquoi ne pas avoir simplement pris un NAS ?
Les NAS sont également de bonnes solutions de stockage, mais dans notre cas cela n’irait pas.
Pour Cérébro, le logiciel que nous utilisons pour les sauvegardes complètes de nos ordinateurs dispose d’une fonction qui nécessite qu’un programme soit installé sur le serveur.
Ce logiciel permet la restauration via le réseau en cas de gros crash, qui nécessiterait la réinstallation complète du système d’exploitation: cela n’est pas possible sur un NAS.
Pour Jarvis, les besoins logiciel que nous avons entre le système d’exploitation, le serveur multimédia et l’enregistreur VDR, nous arrivons à une demande de puissance bien supérieure à celle des NAS standards.
La solution aurait été de partir sur un gros NAS, mais ce genre de modèle est relativement cher et difficile à trouver en occasion.
Est-il possible d’utiliser un serveur comme un ordinateur bureautique ?
Oui il est tout à fait possible d’utiliser un serveur comme ordinateur, en cas de certains besoins, surtout s’il faut une grosse puissance de calcul, comme pour le montage, l’édition vidéo ou la VFX.
Il y a plusieurs avantages, comme le fait de pouvoir avoir plusieurs processeurs qui ont une plus grande prise en charge de RAM qu’un ordinateur classique, un plus grand nombre de slots PCIe, qui peut aussi permettre d’avoir plusieurs cartes graphiques.
Mais il y a aussi les inconvénients. N’étant pas prévus pour un usage bureautique, les ports USB ne sont pas présents en grand nombre. Ne vous attendez pas à y trouver de l’USB 3 non plus.
Vient la taille aussi. Les boitiers de serveur au format tour sont souvent relativement imposants, très hauts ou très larges, en fonction des modèles et constructeurs.
Pour finir, le plus gros inconvénient reste la gestion de la température: les serveurs sont équipés de ventilateur capables d’avoir un gros débit d’air et pour le coup c’est relativement bruyant.
Pour conclure cette partie « HARDWARE », si pour le coup vous commencez à être intéressé par l’acquisition d’équipement de ce type, réfléchissez bien.
Ceci à un coût et nécessite quand même des connaissances de base (avec les forums de certains OS et de la patience, ça reste possible).
Mais il faut une pièce ou une zone qui leur sera dédiée, un contrôle de la température, une limitation de la poussière et de l’humidité.
Concernant la poussière, nous allons devoir bricoler un petit filtre à poussière que nous installerons sur la face avant des deux serveurs.
Pensez aussi à les placer à l’écart des zones de vie et/ou de nuit à cause du bruit.
Si cet article vous a intéressé, je vous invite à lire la suite dans le prochain épisode.
Certains éléments techniques et matériels ont été simplifiés pour la compréhension de tous,
Mais si un terme vous intrigue, si j’ai mal expliqué quelque chose ou si vous trouvez simplement qu’une information est fausse, je vous invite à laisser un commentaire.
2 Comments
Pour ma part pour une solution domestique , un bon gros NAS Synology 1515+ avec cinq DD Red pro de 8 TO chacun.
Cela donne un très bon résultat . ( raid 5-6 ) avec changement a chaud d’un disque en cas de panne sans aucune perte de donnée.
Possible de lire les films en 4K sans aucun lag et cela sur plusieurs appareils en même temps.
Idem pour les sauvegardes qui sont totalement transparente pour mes deux iMacs ainsi que tablette.
Reste le risque du vol matériel , pour cela il y a les sauvegardes sur le cloud apple pour mes données sensibles.
Une solution comme une autre …
Au plaisir de vous lire
Tout à fait d’accord.
Mais dans notre cas, les solutions domestique de ce type, avec les spécifications dont nous avons besoin sont beaucoup trop onéreuses.
Des explications sur ce sujet seront détaillées dans le prochain article.